Mis en ligne le 8 janvier 2013
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Mesdames, Messieurs,

L’Institut de veille sanitaire a été informé via la liste de diffusion de la SPILF (« Infectioflash »), de la survenue de cas inhabituels et graves d’infection à E. coli,  chez 2 femmes hospitalisées en réanimation à Annecy récemment et  1 à Reims il y a 3 semaines. Les détails figurent dans les messages collés ci –dessous. Les souches isolées de ces patientes vont être caractérisées au laboratoire associé au CNR des E. coli (Dr Mariani, laboratoire de bactériologie, Hôpital Robert Debré, Paris).

La recherche de cas similaires auprès des infectiologues est en cours. Afin de compléter cette recherche, pourriez-vous nous signaler d’éventuels cas similaires observés dans votre service au cours des dernières semaines?

Si c’est le cas, merci de nous contacter par mail (Cf. ci-dessous) et nous vous rappellerons pour recueillir quelques informations cliniques et biologiques. Nous vous informons par ailleurs que le laboratoire associé au CNR des E. coli (Dr Mariani, laboratoire de bactériologie, Hôpital Robert Debré, Paris) est en mesure de recevoir et caractériser les souches d’  E. coli qui seraient isolées chez d’éventuels autres cas.

A ce stade de validation du signal, nous n’avons pas développé de questionnaire standardisé pour recueillir ces informations, ni de définition de cas.

Nous vous tiendrons informés de la suite de l’investigation/validation du signal.

Bien cordialement,

Christine Saura

 

Contacts

Didier Che (d.che@invs.sante.fr  )

Alexandra Mailles (a.mailles@invs.sante.fr )

Véronique Vaillant (v.vaillant@invs.sante.fr ).

 


De : VITRAT VIRGINIE [vvitrat@ch-annecy.fr] Date d’envoi : jeudi 3 janvier 2013 18:36 À : infectio-flash@invivo.net Objet : [infectio-flash] cas clinique atypique- partage d’expérience

 

Bonjour,

Deux patientes avec des tableaux atypiques et surprenant de bactériémies à E. coli sont actuellement hospitalisées à Annecy en Réanimation et je voulais savoir si d’autres personnes avaient déjà rencontré des cas similaires.

Il s’agit de 2 patientes de 40 ans (sans qu’il n’y ait aucun lien entre les deux patientes) qui se sont présentées avec un tableau de bactériémie à E. coli à point de départ urinaire mais avec une discordance dans la présentation clinico-biologique.

En effet les deux patientes présentaient une défaillance rénale (ins rénale anurique ou oligurique), hépatique (cytolyse, hyeprbilirubinémie), hématologique (anémie et thrombopénie inférieur à 20G/L sans argument chez au moins une patiente pour une microangiopathie thrombotique), une organomalie (hépatomégalie, néphromégalie voir splénomégalie) alors que cliniquement elles n’étaient pas en état de choc et qu’elles n’ont pas nécessité d’amines (remplissage minime).

Pas d’explication évidente aux différentes défaillance (syndrome d’activation macrophagique pour la cytopénie, cause toxique pour l’ins rénale ou hépatique, etc..) Evolution défavorable des deux patientes avec empyème rénal bilatéral malgré l’absence d’obstacle, un E coli sensible traité par C3G IV + FQ+ aminosides devant la gravité du tableau.

Une patiente a finalement présenté secondairement, au bout de 48h, des stigmates d’hémolyse évoquant une MAT.

L’autre patiente n’a jamais eu de stigmates d’hémolyse mais est finalement décédée en quelques jours d’une péricardite purulente (drainée avec BGN à ED, cultures négative à 24h).

La recherche des verotoxines est en cours.

Nous avons été frappés par plusieurs atypies avec les réanimateurs:

– tableau de pseudo MAT mais sans critère biologique pour au moins une patiente et à point de départ urinaire et non digestif (plus rarement décrit dans la littérature)

– tableau de défaillance multiviscérale sans choc septique clinique ni obstacle sur les voies urinaires

– évolution vers une péricardite purulente d’une pyélonéphrite chez une dame sans terrain particulier.

Je n’ai pas trouvé de description similaires dans la littérature (recherche non  exhaustive), certains d’entre vous ont-ils connaissance de tels tableaux cliniques?

En vous remerciant pour votre aide.

 


De : STRADY Christophe

 

Nous venons d’avoir à Reims en réanimation à la clinique saint andré une dame suivi par les oncologues avec une bactériémies à Coli avec une MAT (coma plus IRA, hémolyse et thrombopénie à 20000) ayant nécéssité des plasmaphérèses. La PCR n’a pas retrouvé de toxine type STEC. Le point de départ est probablement urinaire avec ECBU positif au meme germe. C’était il y a 3 semaines.

Amicalement

Christophe Strady